Cinq ans après la crise sanitaire, le télétravail a profondément transformé le paysage professionnel. Télétravail hybride ou total, en 2025, ce type d’organisation continue d’évoluer, suscitant auprès des managers des interrogations sur sa pérennité et son impact sur les entreprises. Cet article propose une analyse des tendances actuelles, compare la situation française avec celle de l’Europe et du monde, et examine les avantages et limites du télétravail en France. « Le télétravail en 2025 : tendances et impact sur le monde du travail » est notre thème du jour.
Le télétravail : état des lieux post-covid en France et dans le monde
État de lieux en France
Alors que le télétravail en France s’est largement démocratisé avec la pandémie de 2020, il semble que certaines entreprises deviennent plus réticentes. Une étude réalisée par la direction du Ministère du Travail en novembre 2024, révèle que 26 % des salariés télétravaillaient en France en 2023, soit 17 points de plus qu’en 2019. L’emploi à Maubeuge et partout en France, a fortement été impacté par ces nouveaux modes d’organisation. Ce virage a marqué un réel déploiement de ce mode de travail en raison des confinements successifs. Partout en France, la question du télétravail divise. Alors que certaines entreprises préféreraient limiter les jours de télétravail, pour d’autres cette solution n’a jamais été envisageable.
Plus récemment, un rapport publié par l’APEC en mars 2024 montre que le télétravail s’est imposé dans les habitudes. 28 % de l’échantillon interrogé déclare travailler à distance deux jours par semaine, tandis que 6 % du même panel déclare être en télétravail cinq jours par semaine. Pour les cadres, un recul n’est pas envisageable. En effet, 82 % de l’échantillon interrogé serait globalement insatisfait si leur entreprise supprimait le télétravail. Dans ce même contexte, jusqu’à 45 % des personnes interrogées seraient prêtes à quitter leur entreprise afin d’évoluer dans un environnement proposant la flexibilité dont elles ont déjà bénéficié.
Quid du télétravail en Europe et dans le monde
Les Pays-Bas enregistrent le taux le plus élevé de télétravailleurs avec 51.9% des employés travaillant à domicile (chiffres 2023) suivis des pays nordiques : la Suède (45,3 %), l’Islande (42,6 %), ainsi que la Norvège et la Finlande (autour de 42 %). Le télétravail concerne en effet à peine un quart des actifs en Allemagne (23,4 %) et moins de 15 % en Espagne et en Italie. Les pays de l’Est enregistrent les proportions de travailleurs à domicile les plus faibles. (Source Statista)
À l’échelle mondiale, les approches varient. Aux États-Unis, Amazon et Tesla ont imposé un retour au bureau, tandis que d’autres, comme Google et Microsoft, ont conservé des politiques de télétravail hybride (source : cincodias.elpais.com), une décision qui va à contre-courant des tendances enregistrées en France. En octobre, la société Ubisoft a dû faire face à trois jours de grève de ses salariés qui protestaient contre la fin du télétravail. Malgré ces cas isolés, la majorité des entreprises françaises maintiennent le télétravail, souvent sous forme de télétravail hybride.
Les enjeux stratégiques du télétravail pour les organisations
Vers un retour progressif au bureau : les arguments des entreprises
Malgré les avantages du télétravail, plusieurs entreprises envisageraient d’y mettre un terme. En effet, selon les managers, le travail en présentiel se révèle plus fluide et plus efficace que la gestion des missions à distance.
Productivité et collaboration renforcées
Selon les responsables d’équipe, la présence au bureau favorise l’innovation, stimule la créativité et encourage les échanges spontanés. Des entreprises comme la Société Générale ou Amazon sont persuadées que le travail en présentiel renforce la culture d’entreprise et améliore la coopération entre les collaborateurs. A contrario, le télétravail limiterait les interactions et nuirait à la cohésion d’équipe.
Le rapport de l’APEC indique également que 48 % des cadres interrogés constatent une faible intégration des nouveaux employés, tandis que 41 % déplorent un manque de relations avec leurs collègues ou leur clientèle. De plus, 30 % des personnes interrogées rencontrent des difficultés à organiser des réunions ou des sessions de travail collaboratif à distance.
Un meilleur encadrement des équipes
Si les organisations ne remettent pas en question l’autonomie de leurs collaborateurs, elles souhaitent cependant maintenir un certain niveau de supervision. Certains managers estiment en effet que l’absence de contrôle direct peut nuire à la performance des employés.
Dans ce contexte, le rapport de l’APEC souligne que 40 % des télétravailleurs peinent à établir une frontière claire entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Par ailleurs, 23 % d’entre eux éprouvent des difficultés à solliciter l’aide de leur manager ou de leurs collègues lorsqu’ils travaillent à distance.
La fin du télétravail : un pari risqué pour les entreprises
Des tensions internes accrues
Mettre fin au télétravail pourrait être perçu comme une remise en cause des acquis. D’ailleurs, l’exemple d’Ubisoft illustre bien ce phénomène : la décision de limiter le télétravail a entraîné une démobilisation et des mouvements sociaux au sein du groupe. Pour éviter ce type de désengagement, les entreprises doivent anticiper les impacts de ce revirement. Une communication transparente et une transition progressive pourraient s’avérer essentielles pour faciliter le retour au bureau.
Une attractivité en déclin
Dans un marché du travail ultra concurrentiel, les entreprises doivent attirer et fidéliser les talents. Or, pour attirer les meilleurs profils, la flexibilité des conditions de travail reste un critère déterminant, notamment pour la jeune génération. Ajoutons que selon l’APEC, 69 % des cadres estiment que le télétravail présente plus d’avantages que d’inconvénients. Sans une adaptation mesurée, les entreprises risquent donc de se heurter à des difficultés de recrutement en supprimant cette possibilité.
Le télétravail, un atout pour les salariés, mais avec quelques limites
Les collaborateurs bénéficient d’une plus grande autonomie et d’un rythme de travail moins intense lorsqu’ils sont en télétravail. Néanmoins, ils manquent de soutien moral de la part de leurs collègues et de leurs supérieurs, un phénomène particulièrement marqué dans les cas de télétravail dans la fonction publique.
En moyenne, la majorité des salariés pratiquant le télétravail souhaitent poursuivre cette organisation, avec une fréquence au moins équivalente (télétravail hybride) Par ailleurs, plus des deux tiers des employés occupant un poste qui pourrait être télétravaillé », mais exerçant exclusivement sur site, aimeraient pouvoir en bénéficier.
Le travail à distance offre plusieurs avantages aux cadres, notamment une plus grande autonomie et une baisse du stress. De manière générale, les télétravailleurs gèrent plus efficacement leurs tâches, n’étant plus soumis à la pression immédiate des objectifs. De plus, ils afficheraient un meilleur état de santé comparé à ceux qui exercent uniquement en présentiel.
À retenir : que les organisations choisissent ou non de mettre un terme au télétravail, elles se heurteront à un dilemme managérial, l’enjeu étant de concilier la satisfaction des équipes avec une collaboration optimisée. Pour y parvenir, les dirigeants doivent ajuster leur politique interne tout en favorisant une communication renforcée avec leurs collaborateurs.
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